Source : Le Parisien
Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme, souligne que malgré l’affaiblissement de l’Etat islamique sur le terrain, «son idéologie survit».
Le président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), Jean-Charles Brisard, estime que la menace des attentats n’a jamais disparu en France ces derniers mois. Au soir de l’attentat de Strasbourg, il souligne que malgré l’affaiblissement de l’Etat islamique sur le terrain, « son idéologie survit ».
On pouvait avoir le sentiment que le danger terroriste était retombé en France. Était-ce une erreur ?
JEAN-CHARLES BRISARD. Oui absolument. C’était une fausse impression, une illusion. J’en veux pour preuve que si le nombre d’attentats en France avait sensiblement diminué depuis un an, on déjouait encore nombre de projets d’attentats en France et en Europe. Rien qu’en France, depuis le début de l’année, au moins sept projets d’attaques ont été déjoués. Et ce en dépit des défaites sur le terrain militaire subies par les organisations terroristes.
Quand véritablement peut-on estimer que le danger n’existe plus ?
La menace est là pour durer. Les revers militaires de l’Etat islamique en Syrie et en Irak n’ont pas entamé la détermination des terroristes. Même si le territoire de Daech diminue ou quasi disparaît, son idéologie survit. Que ce soit pour répondre à des appels ou pour des raisons personnelles, des individus peuvent passer à l’acte.
La ville de Strasbourg était-elle une cible identifiée depuis plusieurs années ?
En effet, le marché de Noël a attiré de nombreux projets terroristes. Le plus abouti avait été déjoué en 2000. Très récemment, un autre projet terroriste a également été mis en échec en 2016.
Y a-t-il pour les terroristes une raison particulière qui pourrait faire de la capitale alsacienne une cible ?
Ce n’est pas tant Strasbourg qui est visé que le marché de Noël. Un vaste rassemblement populaire, festif, et qui attire un grand nombre de visiteurs : les terroristes cherchent souvent à s’en prendre à ce genre de rassemblements populaires.